Définition EBE
La notion d’EBE est indispensable en matière d’évaluation d’entreprise, et il s’agit surtout de calculer l’EBE qui restera au repreneur d’une entreprise plus que l’EBE actuel.
L’EBE est l’excédent brut d’exploitation. Son mode de calcul permet ensuite de comprendre quels produits et charges sont inclus dans ce solde intermédiaire de gestion, mais surtout quels produits et charges ne figurent pas dans l’EBE (et seraient peut-être à ajouter, aboutissant au calcul d’un EBE corrigé).
Calcul de l’EBE
L’EBE est un solde intermédiaire de gestion (SIG), comme le résultat net, la valeur ajoutée...
L’EBE se calcule donc à partir du compte de résultat, en déduisant une partie des charges de l’entreprise d’une partie de ses produits.
Tableau de calcul de l’EBE
Le tableau suivant récapitule le mode de calcul de l’EBE :
Produits ou SIG | Charges | Solde intermédiaire de gestion |
Chiffre d’affaires | Achats marchandises vendues (dans les entreprises commerciales donc) |
Marge brute |
Marge brute | Achats matières premières Achats de services extérieurs |
Valeur ajoutée |
Valeur ajoutée | Impôts et taxes Salaires et charges sociales |
EBE |
Récapitulatif des charges et produits inclus dans l’EBE
L’EBE est donc le résultat intermédiaire calculé par la différence entre :
- le total des facturations,
- l’ensemble des charges :
- d’achat : comptes 60, 61 et 62
- des taxes : comptes 63
- des salaires et cotisations : comptes 64
Ainsi, la quasi-totalité des charges et produits est regroupée dans le tableau de calcul de l’EBE.
Récapitulatif des charges et produits non inclus dans l’EBE
Cependant, on peut noter que des produits et charges du compte de résultat ne sont pas utilisés pour calculer l’EBE, et sont donc à considérer distinctement. Il s’agit :
– des autres produits (comptes 75) et autres charges d’exploitation (comptes 65)
– de toutes les dotations aux amortissements et provisions (comptes 78 pour les reprises et 68 pour les dotations)
– des produits et charges financiers (comptes 76 et 66)
– du résultat exceptionnel (différence entre les produits 77 et les charges 67).
Conclusion définition de l’EBE
Ainsi, ce qui n’est pas inclus dans l’EBE, c’est notamment tout ce qui concerne le mode de financement des immobilisations, à savoir les intérêts d’emprunt et les amortissements.
L’EBE est donc un solde qui permet de savoir ce que l’entreprise rapporte à son propriétaire, en mettant de côté les charges liées aux investissements déjà réalisés (les amortissements des matériels de l’entreprise, les intérêts des prêts en cours...).
L’EBE est donc un moyen d’évaluer une entreprise en tenant compte de sa rentabilité, chiffrant ce que l’entreprise rapporte par rapport à l’investissement à réaliser pour son acquisition, sa reprise.
C’est pourquoi l’EBE est un SIG indispensable pour évaluer une entreprise.
Calcul de l’EBE corrigé
Un entrepreneur qui envisage de racheter une entreprise doit donc déterminer l’EBE (les SIG étant dans la pratique présentés dans la liasse fiscale, à la suite des comptes annuels), mais surtout l’EBE corrigé, celui qui sera le sien s’il rachète l’entreprise.
En effet, l’EBE sera certainement modifié en cas de reprise du fait de la modification de la structure des charges de l’entreprise. Par exemple :
- Si l’entrepreneur actuel travaille avec sa femme qui a le statut de conjoint collaborateur,, et que le repreneur travaillera seul, alors le montant des cotisations totales sera modifié, et donc les charges de personnel diminueront, l’EBE augmentera d’autant.
- Si le repreneur doit recruter un nouveau salarié (notamment pour faire le travail de l’épouse de l’entrepreneur précédent), cette augmentation des charges de personnel diminuera d’autant l’EBE.
- Si le repreneur envisage de sous-traiter ce qui est aujourd’hui réalisé en interne, les charges de personnel diminueront mais les charges de sous-traitance augmenteront, seule la différence entre les deux impactera l’EBE.
- Si le vendeur de l’entreprise conserve la propriété de son local, et le loue à son repreneur, ce loyer (compte 613) sera à ajouter aux services extérieurs, et diminuera donc d’autant la valeur ajoutée (et par voie de conséquence l’EBE).
En revanche, tout investissement nouveau, qui se solderait par des frais financiers, des amortissements supplémentaires... n’a pas d’incidence sur l’EBE.
Le calcul de l’EBE s’impose dès lors qu’il s’agit d’évaluer ou de reprendre une entreprise, et surtout le calcul de l’EBE corrigé des postes de charges qui apparaîtront lorsque l’entreprise aura été reprise (cotisations de l’entrepreneur, de son conjoint, nouveau salarié, remboursement d’emprunt...).